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Dernières discussions à Béziers

                                                                                                                                 9 février 2013

 

 

    La venue de Séverin Pistre, hydrogéologue à l'université Montpellier II, a été l'occasion de reparler des gaz de schistes à Béziers. C'est le PCF qui l'y avait invité pour une réunion d'information. Le plaisir était donc grand d'entendre un des rares scientifiques à ne pas se taire devant l'imminence de la catastrophe s'exprimer sur le sujet. Car beaucoup de ses collègues préfèrent bon gré mal gré rester dans l'ombre sans dire mot malgré la conscience du danger qui menace. Mais il n'y a pas que des complices par omission. On les aide aussi parfois à s'en tenir au silence : le BRGM par exemple a fini par avouer avoir embauché une officine de relations publiques pour répondre au public (1) et il est interdit à tout personnel de répondre aux journalistes sinon par le biais de la dite officine – qui se chargera de distiller la parole remaniée et rendue correcte selon la norme édictée par le pouvoir.

(1) cela rappelle que le conseil général de Loire Atlantique n'a trouvé rien de mieux pour contrer les arguments des opposants à l'Ayraudport que d'embaucher une de ces officines pour développer un contre argumentaire. On est jamais mieux servi que par les pros de la manipulation, semblent-ils penser.

 

 

Il nous a été rappelé que la pollution a 3 origines : 1_ les produits directement injectés qui sont dangereux : toxiques sous diverses formes, perturbateurs endocriniens ( même à dose minime ils sont toxiques sur des durées très longues), cancérigènes, etc... 2_ les produits injectés qui ne le sont pas à l'origine mais qui le deviennent au contact du sous sol (après des réactions chimiques, catalyseurs, hautes pressions, etc...) et 3_ les remontées de métaux lourds et radio nucléides qui sont inoffensifs au fond mais posent problème à l'extérieur. Sans compter évidemment la sismicité qui pose aussi des problèmes. Tout ceci pour ne s'en tenir qu'au forage lui même.

Il y a aussi les transports des ingrédients nécessaires qui doivent être acheminés en très grande quantité (eau, sables, produits chimiques), l’entrepôt des importants déchets de la fracturation et la transformation du produit de forage en gaz utilisable par l'installation de nombreuses usines petites ou grandes.

Cela fait déjà beaucoup dans des zones relativement peu peuplées comme les États Unis on peut imaginer ce que ça peut donner dans des régions aussi densément peuplées que la nôtre.

 

Permis de recherche Plaines du Languedoc :

En fin connaisseur, il relève que, dans le sous sol karstique du Languedoc se trouvent nombre de cavités souterraines et de failles ; ce sous sol est donc beaucoup plus fragile que dans des secteurs comme la Pennsylvanie, beaucoup moins accidenté, où pourtant la fracturation pose déjà de gros problèmes pendant les forages. Aussi il prévoit en conséquence des acccidents importants et de nombreuses conséquences néfastes dans les processus de forages si les sols devaient être perforés. Des rejets peuvent avoir lieu dans les nappes phréatiques dans des délais imprévisibles (plusieurs années voire plusieurs décennies plus tard). Dans notre région on a des preuves, dit-il, de communication entre des nappes pourtant éloignées. Sans qu'on maîtrise pour autant l'architecte des sous sols.

Il faut dire que – les préjugés scientistes étant bien ancrés - on a pu entendre des interventions du public suggérant que, de toute façon, quelque soit les nuisances, il fallait s'atteler aux problèmes de la production d'énergie et qu'on trouverait bien pour extraire ces GdS une solution aux problèmes posées par la fracturation hydraulique. Certain même à dire que les solutions sont (déjà) dans les cartons il suffirait de les en sortir. Position à laquelle M. Pistre a répondu calmement qu'il opposait sa vision des choses à la vision des ingénieurs – qu'il avait souvent vus à l’œuvre - selon laquelle de toute façon on aurait toujours une solution technique à tout. Loin de négliger les qualités des ingénieurs il estimait quant à lui qu'il fallait rester humble devant les phénomènes qu'on ne maîtrisait pas vraiment. Et de dire qu'on a du mal à savoir ce qui se passe à 100 m de profondeur et donc qu'à 800m ou 2000m il est impossible de connaître les allées et venues de l'eau et des produits qu'on injecte ? Personne ne sait : ni lui ni les ingénieurs diligentés par les entreprises de forages. Et prévoir qu'on va trouver une solution, que c'est dans l'ordre des choses, qu'il ne peut en être autrement n'est pas du tout raisonnable(2). En d'autres termes, la prudence est de rigueur.

(2) nous aurions jugé plus approprié un terme moins neutre : 'complétement délirant', par exemple.


gaz de schistes PUITS

 

Aux Etats Unis :

Les retours actuels des USA – où il s'est rendu pour y prendre connaissance de la situation – montrent que la situation sanitaire se dégrade et les retours prochains seront sans doute encore pires ( si, bien sûr, on laisse filtrer l'information... ), les cancers notamment augmentent autour des zones de forages en raison de la proximité de ceux ci (notamment le nombre de cancers du sein est en hausse, c'est le seul pays industrialisé où l'on voit ça ! )

On a constaté des cancers fulgurants sur du bétail : des animaux meurent en une journée d'un cancer de la bouche après s'être abreuvés des eaux de décantations.

Mais ces informations obtenues ne doivent pas masquer le foisonnement d'interdictions et de répressions qui se faufilent dans le sillage de l'exploitation des GdS : l'interdiction a été prononcée par arrêt de justice en novembre 2012 de faire des études épidémiologiques sur l'impact des forages ; interdiction de communiquer entre médecins ni de faire le lien entre les maladies de divers patients. En d'autres termes, il est interdit de faire des études sur l'impact sanitaire de l'exploitation.(3)

Outre ce que M. Pistre dénonce il faut aussi se souvenir que Josh Fox, auteur du film Gasland, fut étiqueté comme 'terroriste' par le FBI ; on se rend compte à quel point le problème posé par les GdS a des relents de police malfaisante et de politicaillerie agissante. En tirant sur un fil du côté de l'intérêt financier et économique des grosses entreprises foreuses on aboutit assez vite aux mesures répressives organisées par des politiciens.

(3) Détail sinistrement amusant : quand il demanda aux entreprises américaines contactées si elles avaient fait une étude d'impact elles ont répondu avec empressement qu'oui. A la lecture il s'est aperçu que ces études n'avaient recherché que l'impact économique de leur activité mais absolument RIEN concernant l'impact sanitaire et environnemental.

 

 

Acceptabilité sociale :

Il apparaît – d'après Séverin Pistre qui a été auditionné auprès de la commission européenne sur le sujet – que le problème fondamental que celle-ci se pose est : est ce que les GdS sont acceptés par la population ? Et surtout : dans le cas contraire, comment fait-on pour les rendre acceptables ? La réaction dans le sud de la France étonne encore les technocrates européens : les populations ne sont pas encore assez assommées par le mode de vie de plus en plus délirant auquel elles sont assujetties..., semblent-ils penser. Aux USA certes, les gens qui sont opposés aux GdS mettent un panneau devant leur maison pour le signifier ou votent à l'occasion contre quand un vote est organisé mais il n'y a pas (...encore ?) d'actions communes de protestation.

En Roumanie après d'importantes manifestations contre les GdS (restées assez peu médiatisées) il semblerait que Hilary Clinton ait demandé aux autorités de laisser faire les officines d'acceptabilité venues des USA afin que la population retrouve sa sérénité et finisse par en accepter l'exploitation. A chacun ses méthodes : en France on a les Commissions Nationales de Débats Publics et les commissions de dialogue. Cause toujours... !(4)

Et pendant que de nombreuses mesures sont prises par les autorités pour empêcher les gens de constater les dégâts certains protestataires professionnels échafaudent de fines stratégies visant« ...à informer les autorités de l’état de la planète. »(Fondation Nicolas Hulot) comme si les 'autorités' n'étaient pas assez au courant, comme si l'information leur manquait ! Ils voudraient informer ceux qui ne veulent pas l'être ou plutôt qui n'ont que faire de discuter car ils ont déjà choisi leur camp : la prolongation du système coûte que coûte. Et ces gens poursuivent avec une volonté affichée « ...d’effectuer un travail de veille quant aux connaissances scientifiques sur les enjeux environnementaux et d’en informer nos représentants. » Alors qu'aux USA on a interdit de divulguer des résultats d'études sur le désastre environnemental, alors que, dans les contrats qu'ils font signer, les foreurs interdisent aux populations de divulguer des informations sur les fuites et autres 'accidents' de forage, alors qu'on interdit aux médecins de recouper des diagnostics, etc. Où pourra-t-on bientôt chercher des infos fiables pour étayer des 'connaissances scientifiques' si seules des études manipulées et tronquées par le pouvoir sont utilisables ? Mais les petites têtes écologistes n'en ont cure. Assurés qu'ils sont qu'au final ils auront convaincu les politiciens (...ou mieux, ils prendront leur place ?! ).

  (4) Entre deux Commissions de Débats Publics bien sûr le pouvoir (c'est à dire l'Etat mais aussi les grosses entreprises, les médias asservis, ...) ne restera pas les bras croisés.

lire  Midi Libre et les gaz de schistes et plus généralement La manipulation

 

 

Aujourd'hui l'offensive des promoteurs des GdS est intense. La population – bien que peu engagée directement – refuse globalement le sort qui lui est fait ; nous verrons si le jour où les foreurs passeront à l'acte le réveil a lieu ou pas.

 

 

Hulot

 

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                                                                          janvier 2012

 

 

 

Gaz de schistes : Plaines du Languedoc

 

 

Certains ont voulu croire que les gaz de schistes, c’était fini. Pourtant, fin janvier 2012, a eu lieu un colloque qui se posait gravement la question : « Gaz des schistes : l’interdiction, comment en sortir ? ». Comme celui-ci affichait une volonté de contourner un acte législatif on pouvait penser que des sociétés pétrolières - mal intentionnées - l’avaient organisé pour  préparer un affrontement entre elles, grandes entreprises défenseuses de leurs intérêts privés, et l’Etat représentant de l’intérêt commun. Cet ‘affrontement’ qui est le poncif des politiciens de gauche. Or, « Tous les grands industriels du secteur, les parlementaires compétents et les responsables de l’administration étaient là », dit la plaquette de présentation. Et, ô surprise, le premier ministre du gouvernement, les ministres de l’industrie et de l’écologie étaient là en personne, présidaient même la rencontre,… ceux-là même qui interdisaient la fracturation hydraulique il y a quelques mois étaient présents pour se demander comment se sortir de l'interdiction qu'ils avaient eux-mêmes mis en place !

Voilà donc ce qui nous pend au bout du nez : on espère nous remettre les gaz de schistes sur le tapis mais, pour ce faire, il faut bien se réunir entre gens compétents, bien entendu – des gens qui se comprennent parce que chacun est là à sa place pour gérer les choses et trouver le bon moyen de faire accepter au bon peuple ce qu’il a le mauvais goût de dédaigner obstinément. Ce qu’on disait pendant la Commission Nationale des Débats Publics (CNDP) sur les nanotechnologies en 2009 (1) – à savoir que les débats étaient une manœuvre pour faire accepter ce qui avait été déjà décidé et organisé par l’Etat et les grandes entreprises revient tel quel aujourd’hui avec les gaz de schistes. On va maintenant essayer de faire accepter à la population ce qu'elle a massivement refusé dans un premier temps. L'Etat et les industriels  s'attèlent avec ferveur à trouver la bonne méthode, la plus efficace.

 
Venons-en à notre permis d’exploitation des plaines du Languedoc. Une vaste zone est donc promise à une société pétrolière pour prospecter, explorer et extraire – s’il y en a – gaz ou huiles de schistes. Permis toujours en cours de validité malgré l’interdiction de la seule méthode qui pourrait conduire à extraire les hydrocarbures. Quelle est la logique de l’Etat dans cette affaire ? On trouvera d’autres moyens d'extraire - c'était l'espoir affiché de Fillon et NKM - mais comme ça ne va pas assez vite alors on reprend les anciens et on leur donnera un autre nom (2) ; au lieu de ‘fracturation hydraulique’ on dira ...‘stimulation de la roche mère’, ça sonne tellement mieux, n’est ce pas ? et peut-être bien que ça passera mieux auprès des récalcitrants. forêt détruite bull dozer

 


Allons maintenant rapidement à l'essentiel. Il y a, en gros, deux aspects gênants dans cette affaire de gaz de schistes : la pollution de l'air, de la terre et de l'eau, bien sûr, d'une part – c’est ce que beaucoup reprennent à juste titre mais parfois pour éviter de parler du second aspect : la destruction d'un cadre de vie (et d'une vie) qui pouvait être parfois agréable au profit d'avantages bien incertains (ce n'est peut-être pas pour rien que dans les villages on s’est mobilisé plus volontiers que dans les villes). Ceci est pourtant essentiel pour pas mal de gens qui sont sensibles aux dégradations subies par le monde que nous tentons d'habiter. Il est clair que la fuite en avant technologique que nous vivons nous fait affronter des risques de plus en plus grands et que les accidents provoqués deviennent toujours plus graves. Il devient ainsi primordial de rejeter tout ce qui justifie cette attitude suicidaire.
C’est une critique plus globale qui va au delà du rejet de la fracturation hydraulique : imaginons qu'on trouve du pétrole ou du gaz (accessible sans fracturation hydraulique ou bien qu'on ait trouvé méthode moins polluante) imaginons que l’avenir du pays où nous vivons soit d’être hérissé de derricks, traversé constamment par des camions, ...comme dans le delta du Niger ou d'autres endroits de ce genre. Que dirions nous ? ...plus rien ? Très clairement, le refus des gaz de schistes est basé pour la plupart des gens – consciemment ou non d’ailleurs – sur le refus de cette 'fuite en avant'. Et il est important que cette critique soit plus visible pour tous.

 

 

Un autre élément qui attire l’attention est la réforme du code minier que l’Etat a entreprise. L’objectif de cette réforme étant clairement de faciliter l’accès au sous-sol pour les sociétés pétrolières ‘foreuses’.
Peut-on obtenir du pouvoir un débat public pour une vraie réforme qui tienne compte des intérêts, du bien être des gens et du monde dans lequel nous vivons ? En entendant ceux qui soutiennent cette idée préciser qu’il doit s’agir d’un " véritable " débat on sent bien qu’il y a une certaine méfiance de leur part. A juste titre !
L'idéal serait, sûrement, qu'il y ait une discussion, une confrontation des idées. Mais enfin, nous avons eu des exemples de débats que les dirigeants de l'État veulent – ou peuvent ? – nous produire. Pour ne prendre que celui de 2009 sur les nanotechnologies (3), il fut, depuis sa conception, une manœuvre tarabiscotée pour rendre acceptable ce qui ne l'est pas. Et qui a déjà été décidé en haut lieu. Du reste, de nombreuses craintes ont été manifestées et de vives critiques ont été faites à l’encontre des produits contenant des ‘nanos’ et… y a-t-il eu quelque évolution que ce soit depuis que l’Etat a mis fin à ce débat ? bien sûr, aucune mesure de précaution n’a été instituée par la loi, aucune interdiction de quelque produit dangereux de ces nanotechnologies que ce soit n’a été mise en œuvre malgré les risques désormais avérés. La fabrication des ‘nanos’ a commencé bien avant les débats et a continué après comme si aucun débat n’avait eu lieu. C'est là le fait marquant : voilà la seule idée des débats que nos politiciens peuvent mettre en pratique. Par ailleurs, on remarquera que les mobilisations importantes et déterminées co ntre les gaz de schistes ont vite amené le gouvernement à interdire la fracturation hydraulique – même si c’est pour aujourd’hui se demander « comment sortir de cette interdiction ? ». On les comprend : devant l'étendue et la détermination de la mobilisation ils devaient parer au plus pressé !
Y a-t-il aujourd’hui possibilité d'imposer à l’Etat un vrai débat ? en l'état actuel des choses, c’est impossible. Le refus d'un nouveau code minier s’impose donc de fait comme le plus cohérent. Même si l’ancien code minier - comme toute autre réglementation – n'est pas l'idéal puisqu’il a permis « l'entourloupe qui a consisté à accorder des permis dans la plus grande discrétion ». 

Ceci dit, pour y voir plus loin dans cette affaire, la réforme du code minier n’est une « nécessité » que pour ceux qui se satisfont de l’ordre actuel du monde. Ceux qui pensent qu’on pourra amender le système pour le rendre meilleur au moment même où il montre ses limites : l’incapacité structurelle à préserver la vie sur Terre n’en est pas la moindre. Borloo vélo
Dans tous les discours des gestionnaires du système il n’y a aucune alternative à la croissance, à l’innovation technologique perpétuelle, à l’« artificialisation » progressive de la vie, bref à ce qu’il est convenu d’appeler « le développement durable ». Qui n'est que le développement économique quand celui-ci est plus ou moins balisé par des réglementations ...de couleur verte. Tous les pouvoirs ont recours au ‘développement durable’ aujourd’hui : des multinationales aux Etats en passant par les partis politiques. Car il s’agit là encore de développement, de croissance et du capitalisme qui poursuit sa course. Ceux qui croient qu’un " autre capitalisme " est possible s’accrochent à l’idée d’un nouveau code minier, d’une maîtrise des flux financiers, d’un retour à l’Etat providence, etc… ils croient qu’on va pouvoir discuter raisonnablement avec le pouvoir et leur faire …comprendre qu’il faut être prudent – le fameux principe de précaution. Alors que tout montre aujourd’hui que l’avenir est au pire, que le capitalisme est le dos au mur et qu’il faudra se battre pour que – ...au moins – ce monde et les immondices qu’il fabrique ne s’écroule pas sur nous. Et qu’ayant cet objectif - pourtant minimal - on ne pourra compter que sur nous-mêmes.

 

 

 

1 - lire  Une manipulation de plus : les débats sur les nanotechnologies

2 - comme pour la Constitution à Giscard qui s'appelle maintenant Traité de Lisbonne.

3 - mais il y en eut d'autres ; sur le nucléaire notamment. Avec quels résultats ?

 


 

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gaz de schistes,... non merci ?

mai 2011 

 

 

A Béziers une première réunion sur les gaz de schistes avec une conférence très documentée sur la pratique de la fracturation hydraulique avait eu lieu au plus fort de la mobilisation. Il y en eut une deuxième le samedi 11 juin, organisée par d’autres personnes. On y projeta le film Gasland et une discussion s’en est suivie. L’actualité est aujourd’hui bien différente puisque le gouvernement a – suite à une rapide et percutante mobilisation –  récemment « interdit » l’utilisation de la fracturation hydraulique pour extraire les gaz de schistes. Les informations sur les ultimes dispositions en la matière ont donc, à cette occasion, été résumées puis commentées. Qu’en dire effectivement ? et puis, bien sûr, que faire ?

Tous les  sbires de l’Etat - au delà de leurs bien réelles divergences d’appréciation - ont cherché dans cette opération de communication ( pour parler clairement : de propagande, et - encore plus clairement : de manipulation ! ) bien sûr la démobilisation des énergies qui avaient convergé dans l’opposition aux gaz de schistes. Il devenait urgent de recycler une contestation qui se mettait en branle, celle du développement économique comme élément moteur de la domination capitaliste.

Plutôt que de risquer une confrontation sur un pareil thème le pouvoir préfère organiser une parade qui va se réduire à l’opposition d’expertises pour savoir si - oui ou non - une nouvelle méthode d’exploitation des gaz de schistes peut ou non être qualifiée de fracturation hydraulique et ainsi être interdite. Celles ci nous seront inévitablement pondues bientôt par les multinationales et elles seront nommées différemment pour faire passer l’affaire ( « stimulation de la roche mère » semble tenir le bon bout ! ). Il y aura les ‘pour’ et les ‘contre’, ce sera enfin un vrai ‘débat démocratique’ comme tant de gens l’espère, c’est à dire un débat où l’on délègue toute capacité d’action à l’Etat et où on se contente de discuter sans fin sur des choses décidées d’avance ( voir les débats de la CNDP sur les nanotechnologies qui en sont un merveilleux exemple ! )

En fait, à l’horizon la question sera de savoir à quelles doses il sera supportable d’encaisser des injections censées être moins agressives de solvants, matières explosives ou radioactives, etc… dans nos sols, sur nos routes et dans notre entourage pour permettre l’extraction des gaz de schistes. ‘Débat’ fumeux, s’il en est.

Quand les environnementalistes nous disent qu’ils accepteraient des techniques « douces » pour extraire les dits Gaz de schistes de nos sols, on ne peut douter que l’Etat aura trouvé en eux des interlocuteurs enfin selon ses espérances.

 

La tendance d’une certaine opposition qui cherche un consensus entre des oppositions de nature très diverses conduit malheureusement à faire l’impasse sur l’essentiel qui tient à nos yeux en ce qui suit.

Premier constat : L’objectif de tous les pouvoirs est de tenir un rang dans la course ‘inévitable’ à laquelle se livrent les différentes économies mondiales. Autant cet objectif est martelé sous le sceau de l’évidence autant on ignore « à quoi rime cette course » qui remplit tous les discours et les argumentaires pour nous inciter à risquer l’installation de centrales nucléaires, les cultures OGM, maintenant l’exploitation des gaz de schistes, etc…

Deuxième : Si les présupposés de cette compétition sont le plus souvent inexprimées on constate cependant que, dans un monde comme le notre, il faut produire, vendre et consommer … et ainsi de suite ! De sorte que ceux qui se contentent de critiquer la fracturation hydraulique pour son impact écologique en viendraient à accepter qu’on exploite les Gaz de schistes si ceux-ci étaient miraculeusement tirés de leur cocon géologique sans grand impact pour l’environnement. En refusant alors de se poser le problème simple de ce besoin de toujours aller plus loin dans l’exploitation de la ‘nature’ , de construire cette formidable machinerie économique qui fait voyager les marchandises d’un bout à l’autre de la planète pour les construire d’abord puis pour les vendre et enfin aussi parfois pour en traiter les déchets. On négige la question fondamentale et on se laisse bercer par la supposée nécessité de concourir dans cette course à la puissance dont nous parlions au dessus.

 

Dans le cas des Gaz de schistes, pour y revenir plus précisément, ils sont censés prolonger l’ère du pétrole ( et du gaz ) qui est en train de s’achever ( les réserves ne nous assurent que quelques décennies encore au rythme où on les consomme ) Or, d’un point de vue strictement écologique premièrement, cette consommation grandissante va accroître les gaz à effets de serre et donc aggraver un changement climatique dont on parle beaucoup mais contre lequel on agit peu. Ensuite, c’est tout l’édifice économique qui s’est constitué à partir du XIX° siècle qui, peu à peu mais par soubresauts, avance vers l’implosion ! et les Gaz de schistes, les nanotechnologies, les OGM, etc… sont des éléments de cette fuite en avant : toujours plus de produits qui constituent des issues provisoires mais indispensables pour les économies mondiales. En quelque sorte, on produit de plus en plus d’objets pour pallier aux problèmes créés par les objets précédemment créés et ainsi de suite. C’est la course vers l’abîme. Et la critique écologiste consiste à n’en voir qu’un tout petit bout et en rester à un « capitalisme vert », moral et responsable où chacun met du sien et comprend l’intérêt de tous. Le ‘Nicolas Hulotisme’, ( ça y est, on a trouvé celui qui va incarner cette tendance à l’écologisme idiot ), a de beaux jours devant lui avec la propagation de ce point de vue.

En fait, les enjeux financiers sont tels dans cette affaire qu'on verra les multinationales qui orchestrent les affaires du monde revenir par la fenêtre après être sorties par la porte ; « Ces études et expérimentations contribueront à l’émergence et à la formation d’opérateurs et de sous-traitants nationaux susceptibles de se positionner sur le marché mondial. » Dixit le Rapport… en parlant des innovateurs en matière d’extraction plus propre attendus par le gouvernement. Où voit-on là que l’Etat a abandonné l’exploitation des gaz de schistes ???? Ils ont simplement délégué à leurs bataillons d’experts de toutes sortes le travail de reformuler la question mais la réponse ne change pas : ‘Il faut extraire !’ Evidemment, c'est ce que beaucoup ne veulent pas entendre, convaincus qu’ils veulent être de la nécessité d’être compréhensifs et de faire des concessions avec tout le monde !

 Soutien-Riesel.jpg

Gageons que la deuxième offensive des gaz de schistes sera mieux accueillie que la première qui est maintenant terminée. Les collectivités locales subiront le charme des mesures élaborées pour elles. Il sera sans doute question de créer des emplois dans la région, et les communes, les conseils généraux, etc… qui collaboreront toucheront quelques alléchantes subventions en échange du saccage de leur sol ( comme pour l’enfouissement des déchets nucléaires ). On se souvient que dans l’affaire des « laboratoires » en question quasiment toutes les communes visées – rétives au départ – ont accepté au final l’enfouissement des déchets. Il faut aussi compter sur le fait que les esprits seront alors préparés par des conseillers en communication qui sont d’ores et déjà à pied d'œuvre *. Ils changeront les mots et l’image bien écornée de cette extraction avec l’expertise qu’on leur connaît. Passés maître dans l'art de ne rien changer ...sauf les mots !

Pour éviter de se faire prendre il faudra éviter d’être un …écologiste idiot.

 

 

 

 

 

* à lire comme modèle du genre : Midi Libre et les gaz de schistes

 

 

 

 

 


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